Test | Space Channel 5 : Part 2 ou la soupe aux "Chu" de Mizuguchi
18 oct. 2011

Testé par sur
Aussi disponible sur
Space Channel 5 : Part 2
  • Éditeur SEGA
  • Sortie initiale 5 oct. 2011
  • Genre Musical

Le jeu musical à l'ancienne : celui où il convient simplement d'appuyer en rythme sur des boutons afin de reproduire un schéma et d'avancer dans le morceau. Celui-là même où vous n'aviez pas besoin de périphérique coûtant le prix d'un rein pour s'amuser. Ayant fait les beaux jours de la Dame Blanche de SEGA avant d'être adapté sur PS2 en 2003, Space Channel 5 : Part 2 revient vous faire bouger via les plateformes de téléchargement sur consoles HD et PC. Portage dans les "Chu" ou de qualité ? Entrez dans la danse, la musique commence...

Enivrant comme de l'ume"chu"

Space Channel 5 : Part 2 représente le grand SEGA d'antan. Le SEGA créant des jeux facilement accessibles qui avaient cependant cette profondeur qui fait que vous y reveniez souvent. Il faut dire que derrière ce jeu musical se cache Tetsuya Mizuguchi, réputé pour des œuvres souvent atypiques mélangeant dextérité, sens du rythme et séquences de shmup. Des titres uniques qui ont toujours divisé la foule comme Rez HD, Lumines ou plus récemment l'onirique Child of Eden. Les aventures d'Ulala, la reporter aux habits roses la plus connue de l'espace, constitue la parfaite union de la marque du hérisson bleu et du game designer ayant travaillé sur SEGA Rally. Pour ceux qui découvriraient ce jeu vidéo seulement maintenant, rappelons brièvement le principe. Vous incarnez donc Ulala, une présentatrice télé qui va, grâce à des pas de danse, un micro et tout autre instrument possible et imaginable, contre-carrer les plans d'une armée de robots forçant les gens à bouger leur popotin. Être contraint de danser à l'insu de son plein gré : quelle horreur ! Concrètement, les ennemis croisés effectuent des séquences rythmiques que vous devez reproduire après coup. Simpliste sur le papier mais bien plus complexe qu'il n'y paraît en fin de compte pour le non initié. Le gameplay se montre totalement grisant une fois le principe assimilé : appuyer sur les quatre directions et deux boutons adéquats servant soit à tirer sur vos ennemis cybernétiques, soit à libérer des otages. A chacune des ces deux actions correspond d'ailleurs un son groovy se mêlant parfaitement à la bande son : "Chu" pour les tirs, "Hey" pour les sauvetages. Et quelle bande son !

Space King of the Pop

Le grand Michael Jackson a prêté sa voix au jeu : yeah !!!

Car évidemment, un jeu musical sans un fond sonore qui envoie serait un projet mort-né. Quel plaisir de constater qu'en 2011, les compositions de Space Channel 5 : Part 2 font toujours chaud au cœur. En plus d'être entraînantes à souhait, ces dernières s'avèrent relativement variées. Séquences disco prenantes, passages plutôt rock où vous sortez votre guitare ou batterie pour faire des duels d'instruments galactiques, instant valse bien corsé dans le niveau 2 : la musique est agréable à l'écoute et sert pleinement le gameplay. Par ailleurs, le travail fait sur l'univers et les personnages est efficace. Protagonistes loufoques aux noms à coucher dehors comme Pudding (la rivale d'Ulala), invité de marque en la personne du Roi de la Pop (les chorégraphies de Space Michael étant qui plus est très fidèles à celles de feu MJ), environnements colorés kitsch à souhait : le titre de SEGA est tout bonnement atemporel. S'il possède une véritable identité graphique, il est cependant regrettable de voir que les cinématiques piquent les yeux. En effet, pas retouchées pour un sou et affichées en 4/3, elles font carrément tâche entre deux niveaux. Heureusement, le jeu, lui, est bien en 16/9 et en 720p. Un minimum pour un portage sur un support haute définition. Hormis les succès et un classement en ligne, le jeu n'a pas de véritable ajout propre à cette version Xbox Live Arcade. A croire que les grands jeux n'ont pas besoin de véritable nouveauté pour convaincre. Un mot enfin sur la durée de vie, dantesque, pour qui veut scorer les 100% sur chacun des sept niveaux et donc trouver toutes les commandes cachées dans ces derniers.
Les Plus
  • Le gameplay : infaillible
  • L'univers délirant
  • Le design unique
  • La musique : variée et entraînante
  • Le challenge de taille
Les Moins
  • Les cinématiques d'antan en 4/3 pas retouchées
  • Pas de voix japonaises diront les puristes
  • A quand un Space Channel 5 : Part 3 dans tout ça ?
Résultat

Mise en scène et chorégraphies travaillées, univers digne de la plus kitsch des comédies musicales, gameplay grisant plus profond qu'il n'y paraît aux premiers abords, character design charmant, le tout servi par une bande son variée vraiment impeccable, Space Channel 5 : Part 2 fait partie de ces titres qui ne prennent pas une ride, ou presque. Les cinématiques accusent certes leur époque mais sont bien peu de choses face à la maniabilité sans faille pensée par Mizuguchi. Un jeu prenant qui restera à jamais le "chu chu" des amateurs de jeux de rythme.

Partagez ce test
Tribune libre