À la vitesse du patron
- Éditeur Square Enix
- Développeur Silicon Knights
- Sortie initiale 25 févr. 2021
- Genre Rôle
Après avoir réinventé la roue, la licence Bravely Default revient avec un deuxième épisode qui a la lourde tâche d'amener un peu de frivolité dans cet univers bien trop loyal du JRPG à l'ancienne. Bravely Default II : nouvel étendard ou grosse baudruche indigeste ?
L'histoire
Tellement archaïque que les premières heures en sont exaspérantes. L'écriture du jeu est d'une nullité affolante. Bravely Default II choisit de soutenir un rythme tellement enlevé que les moindres bribes de texte sont évacuées en raccourcis disgracieux, et même si les thèmes sont actuels et matures, ni l'histoire, ni les personnages ne tiennent les promesses d'une quelconque profondeur. Dès lors, la narration pudique s'installe en arrière-plan. Parfois vous n'y ferez guère attention ; puis parfois, au détour d'une quête un peu au-dessus des autres, vous fourmillerez.
La jouabilité
Des chemins à rêvasser.
Par défaut, une telle mécanique est une horreur en terme de rythme. À tel point qu'il vous est permis d'ajuster la vitesse de jeu en combat et que vous jouerez toujours au maximum d'étoiles. Les combats contre les ennemis lambda sont toujours expéditifs et s'apparentent alors aux rushs accélérés du mémorable Benny Hill. De plus, le jeu propose un rappel de l'action précédente et, à haut niveau, les ennemis sont vaincus automatiquement : les combats n'ont plus aucune raison d'être et le plaisir pris est mitigé et rapproche l'expérience du jeu sur smartphone.
Pourtant, et c'est en contradiction, l'expérience contre les boss et la progression par classe des personnages offrent aux combats une place centrale et véritablement exigeante. Les informations durant les combats étant partielles, il vous est difficile d'avoir une vision claire des coups du boss à venir. Même si une optimisation de l'équipement vous permet quelques fois de vous sortir de situations délicates, vos personnages doivent avoir la capacité de bien encaisser et d'attaquer face à des boss aux barres de vie interminables et aux coups « one shot ». Il s'agit alors de comprendre le fonctionnement délicat des armes, des faiblesses des ennemis, de faire progresser chaque personnage dans les classes disponibles, de jouer de leurs combinaisons afin d'en extraire les avantages en statistiques, en compétences et en nouveaux pouvoirs. Autant vous prévenir que pour bien faire il vous faudra faire preuve de patience, de compréhension mais surtout vous allez devoir monter les levels comme jamais. Le constat est double : sans l'ensemble des outils d'accélération, de facilitation artificielle et disgracieuse le jeu serait une purge injouable, déséquilibré. Malgré cela et si l'on accepte ce postulat, si l'on se prend à ce rythme de l'enfer, le jeu peut-être séduisant, terriblement efficace faute d'exigence et jouissant d'une ferveur qui donne sans cesse envie d'y revenir.
L'univers
Des combats qui se voudraient dantesques.
Pour qui ?
Le terrain de jeu idéal.
L'anecdote
Les villes aux tons pastels sont magnifiques.
- L'univers est somptueux, une invitation constante au voyage
- Un système de jeu parfait dans sa logique
- Le très bon jeu de carte Barrage et Domination
- Tellement speed que ça donne la nausée
- Fera fuir les fans de JRPG
Même si l'important Destiny Connect nous avait préparé au rythme effréné que prendrait le JRPG dans l'avenir, rien ne présageait une telle vitesse. Prétendre que Bravely Default II est un mauvais jeu serait déplacé. Il possède des qualités indéniables qui exigent un certain nombre d'acceptations douloureuses et impossibles pour les uns, et anodines pour les autres. Pour ceux-là, Bravely Default II est un jeu performant, parfaitement inscrit dans son époque, qui possède un univers charmant, des musiques géniales, une aventure équilibrée en adéquation avec sa jouabilité « fast and furious » dont ils sauront tirer entière satisfaction. Pour les autres, les anciens, Bravely Default II est un jeu qui n'a aucun sens, incapable d'inscrire durablement une histoire, des personnages, un système de jeu smartphone, qui les énervera plus qu'autre chose. Seul le temps nous dira ce qu'il en sera de cet opus.