La Tension à son paroxysme
- Éditeur SEGA
- Développeur The Creative Assembly
- Sortie initiale 7 oct. 2014
- Genre Survival
L'espérance de vie face à un xénomorphe est très limitée. A l'image de celle des adaptations vidéoludiques d'Alien en général. C'est un fait : aucune équipe de développement n'est encore parvenue à retranscrire l'émotion liée à la notion de survie, si caractéristique du film originel. Mais ça, c'était avant Alien : Isolation.
L'histoire
Mais Alien : Isolation vaut surtout pour son ambiance. En plus de reprendre la direction artistique du Huitième Passager à l'identique, le jeu multiplie les clins d'œil et joue intelligemment avec la focalisation interne. Le meilleur exemple reste la longue introduction de l'aventure, qui nous fait parcourir une bonne partie de Sébastopol et dans laquelle chaque casier ou conduit s'apparente à un effet d'annonce : "S'il y a une cachette ici, ça veut dire que je vais peut-être devoir m'en servir." Dès lors, vous parcourez le jeu avec prudence, confirmé dans votre façon de faire par un mixage sonore puissant et effrayant, l'un des meilleurs du genre.
Le principe
Le détecteur de mouvement est aussi rassurant que terrifiant : ses bips peuvent attirer l'alien !
Car Alien : Isolation joue sur la peur à tous les niveaux, et de façon aussi judicieuse que frustrante. Vous sauvegardez votre progression à travers des combinés présents à des endroits précis. De ce fait, chaque mort vous oblige à relancer votre dernière sauvegarde, qu'elle ait eu lieu cinq, dix ou quinze minutes plus tôt. Autant vous dire que la défaite se vit avec douleur. Vous êtes dans du "die & retry", certes, mais aussi extrême que punitif. Ce système, couplé à une difficulté relevée, pourrait rapidement frustrer. Il n'en est rien. Les scripts de l'alien se révèlent suffisamment variés. Il peut donc débarquer de n'importe où, et à tous moments, rendant ainsi vos multiples tentatives de progression aussi prenantes que les précédentes.
Alien : Isolation vous donne également l'occasion d'affronter des humains et des androïdes. Mais à la moindre détonation, le xénormorphe rapplique. Autant dire que même avec les ennemis humains, les affrontements sont à fuir comme la peste et le jeu est clairement orienté infiltration. Votre discrétion sera votre salut. Cela dit, malgré toutes vos précautions, et même si vous avez pris soin de le distraire avec les divers gadgets mis à disposition (vous pouvez les fabriquer en récoltant des matières premières), il est fort probable que vous vous retrouviez nez à nez avec l'alien. Dans ce cas, l'utilisation du lance-flammes vous permettra de le faire fuir (attention à vos réserves de fuel). Vous disposerez alors de quelques maigres minutes pour vous cacher. Mais même dissimulé, vous risquez d'attirer son attention avec votre respiration. Bref, dans Alien : Isolation la tension est permanente !
Pour qui ?
Semblable à celle du premier film, la direction artistique du jeu est absolument remarquable.
L'anecdote
Dans ce genre de situations, vous aurez simplement envie de pleurer.
- Une retranscription exceptionnelle de l'ambiance du premier Alien
- Une sound design impeccable
- La sensation jouissive du "tout peut arriver"
- Une rejouabilité intéressante pour un jeu scripté
- Les clins d'œil aux fans de l'univers Alien
- Jamais ennuyeux, même lorsque vous resterez planqué dans un placard pendant de longues minutes
- La difficulté générale qui peut parfois rebuter
- Des bugs de sauvegarde très mal placés peuvent survenir
L'expérience d'Alien : Isolation est de celles que vous n'oublierez pas de si tôt. Appuyée par une ambiance exceptionnelle et une technique très propre, votre progression se fait à tâtons. Le danger est imprévisible et vous maintient dans une tension permanente à la fois jouissive et usante nerveusement. Vous n'avez ici qu'un seul ennemi, mais c'est probablement l'un des plus réussis que vous n'ayez jamais croisé dans un jeu vidéo. Alien : Isolation est donc enfin l'adaptation que la saga ciné méritait. Mieux vaut tard que jamais.