Test | Vampire Survivors
16 sept. 2023

L'addiction à sang pour sang

Testé par sur
Aussi disponible sur
Vampire Survivors
  • Éditeur Poncle
  • Développeur Luca Galante
  • Sortie initiale 20 oct. 2022
  • Genres Rôle, Shoot'em up

Vampire Survivors a créé la surprise sur PC et consoles ; c'est maintenant au tour de la Switch d'accueillir ce petit phénomène. Si vous êtes passé à côté jusqu'à présent, il est temps de vous intéresser à un titre qui cumule deux opposés : une richesse dingue offrant une rejouabilité presque infinie, et une simplicité amenant tous les principes du genre à leur niveau le plus basique – jusqu'à atteindre l'exploit de ne se jouer qu'à un seul bouton. Bon allez, fini de parler, aiguisez vos crucifix : on a du vampire à trancher.

L'histoire

L'histoire, vous la comprenez par le contexte : lâché au beau milieu d'une plaine, vous pensez être parti pour un pique-nique bucolique ? Que nenni, vous tombent dessus des tornades de chauve-souris, des vagues de squelettes, goules, golems et autres bestiaires maléfiques... Tiendrez-vous suffisamment longtemps pour rencontrer le seigneur Dracula ? Vous reconnaîtrez certainement l'influence de Castlevania à travers le titre, dont les références sont nombreuses. D'ailleurs, le premier perso se nomme Antonio Belpaese : contraction de Belmont et Tepes... l'inspiration semble assumée. Une plaine infestée, donc, une bibliothèque pleine de grimoires, une fabrique de lait maléfique (parce que les bébés monstres ont besoin de se nourrir !), une tour dédiée à la sorcellerie et à la science... Les niveaux vous font explorer le territoire de Dracula, qui d'ailleurs a la particularité de systématiquement venir vous faire un coucou au bout de 30 minutes de jeu. Et pas un salut amical, non non ! Un baiser fatal. Car oui, Vampire Survivors est un jeu minuté.
Partie de chasse en territoire ennemi

Le principe

Peu d'ennemis projettent des trucs, mais tous ont envie de vous faire un câlin.

Le désarroi que peut provoquer la simplicité visuelle de Vampire Survivors laisse rapidement place à une addiction difficile à combattre. Chaque partie a une durée de 30 minutes maximum, au bout desquelles Dracula vient corriger ce petit avorton qui ose semer le trouble chez ses sbires maléfiques. Entre temps : survivez. Armé d'une simple arme de pacotille au démarrage, votre seule action consiste à déplacer votre personnage. Ramasser des petits cristaux d'XP à la mort d'un ennemi, vous déplacer pour contourner une salve, tout en minutant bien vos déplacements afin de maximiser l'impact de votre arme... voilà vos préoccupations immédiates. Au bout de quelques cristaux d'XP ramassés, un écran vous propose trois choix : débloquer une nouvelle arme, une défense, ou améliorer votre arsenal existant. C'est là, en un quart de seconde, que Vampire Survivors devient la source potentielle de l'abandon de toute autre activité de divertissement dans votre quotidien.

Les croisements d'armes, les combos possibles, les évolutions à débloquer nourrissent votre rage de battre, d'aller plus loin, de survivre plus longtemps. Tiens, de l'ail pour créer un cercle de défense ? Oh, de l'eau bénite pour cramer les vilains ? Forcément, vous aurez envie de tout tester et améliorer, dans la limites des slots disponibles à chaque partie, créant progressivement un joyeux bordel d'effets visuels à l'écran, aussi satisfaisants que jouissifs. Et en cas d'échec, pas de panique : l'or accumulé vous permet de mieux équiper votre perso pour un prochain round. De quoi se motiver à lancer une dernière partie, allez, juste une, pour voir. S'il fallait résumer Vampire Survivors en une phrase : un Diablo ultra addictif dans son plus simple appareil.
Le hack 'n' slash aux petits oignons

L'héritage

Combinez les armes et vous obtenez des Chocapic.

Quand vous regardez des captures de Vampire Survivors, vous voyez des personnages pixelisés en 2D, vus de côté sur un terrain vu de dessus, des effets visuels dignes d'une puce Super FX, et des principes qui n'ont pas attendu 2022 pour exister. Non, Vampire Survivors est on ne peut plus classique dans son genre, mais le truc c'est qu'il le fait bien. Mieux, il maîtrise son genre. Souvent caractérisé de rogue-like, le titre est de notre point de vue bien plus proche du hack 'n' slash : des hordes de monstres à terrasser, de l'expérience à glaner, des armes à faire évoluer, des donjons quasi infinis... Son créateur, Luca Galante, a d'abord travaillé en solo sur une première version du jeu, avant de quitter son boulot et s'y consacrer à plein temps devant les premiers retours très encourageants. Vampire Survivors ne prétend pas inventer un genre, de nombreux titres fonctionnent sur la mécanique similaire du "perso lâché au milieu des monstres".

Ce qui le différence, c'est l'excellente combinaison d'une richesse très vaste avec une simplicité absolue, celle de n'avoir pour contrôle que la direction de son perso. Oui, certains s'insurgeront : on ne peut pas déclencher soi-même son arme ? Mais en y jouant, vous vous rendez compte que l'automatisation des armes est loin d'être une flemmardise, c'est au contraire un élément de gameplay supplémentaire. Un coup de génie. Voyez Vampire Survivors comme un métronome avec lequel vous composez. Le rythme de vos armes s'intensifie au fur et à mesure des évolutions que vous choisissez, à vous de les caler sur vos déplacements pour toucher les ennemis. Quant à la richesse, vous la trouverez dans le fourmillement d'armes, objets, artefacts, évolutions affichées ou cachées, nécessitant parfois des combinaisons hasardeuses à la manière d'un alchimiste tâtonnant dans son laboratoire. Vampire Survivors puise dans l'histoire des jeux vidéo pour en retirer le meilleur. Et ça n'est pas parce que cela semble ancien ou déjà vu que c'est mauvais.
Le jeu qui aurait pu cartonner sur Megadrive

Pour qui ?

J'aime pas les brocolis !

Avec juste un pouce pour le contrôler, Vampire Survivors ne pose aucun problème d'accessibilité. Des parties qui durent entre 10 et 30 minutes maximum, ça permet de faire des sessions rapides de temps en temps, idéal quand vous n'avez pas trois heures par jour pour jouer. Problème : vous ne vous arrêterez jamais à une seule partie. Vampire Survivors a réussi à développer une telle mécanique de progression qu'il est impossible de poser la Switch sans être tenté de relancer une partie, juste pour voir. Si vous avez du monde autour de vous, faites-les entrer dans la danse. Jusqu'à quatre joueurs sur une même console peuvent affronter les démons, avec une mécanique de résurrection intéressante pour la collaboration.
Au doigt et à l'œil

L'anecdote

Ça commence à être marrant

Il y a eu baston sur le Discord de Gamatomic. D'un côté, ceux qui ont déjà vu ce genre de jeu mille fois, ceux qui sont rebutés par le côté simpliste des contrôles ("un pouce ? et pourquoi pas les yeux fermés ?"), ceux qui arguent que Vampire Survivors a tout pompé. Et de l'autre, moi. Un peu seul, je dois l'avouer, mais dans mon cas Vampire Survivors fonctionne sur toute la ligne. J'ai loupé le coche de ces hack 'n' slash coopératifs qui ont fleuri il y a quelques années ; je ne joue pas sur PC ni sur console de salon, par manque de temps. Et un jeu qui va puiser dans l'archéologie vidéoludique pour en ressortir ce qui se fait de mieux, comment refuser ça ?
Ce jeu n'est pas moche, il est différent
Les Plus
  • La mécanique ultra simple mais efficace
  • La pléthore de combinaisons d'objets
  • L'ambiance rétro maîtrisée
  • La courbe de progression indexée sur l'addiction
  • La musique enivrante
Les Moins
  • L'ouverture des coffres casse le rythme
Résultat

Vampire Survivors aurait pu sortir en 1992, ça n'aurait choqué personne mais aurait certainement créé un phénomène de société. Il n'empêche, c'est un privilège d'en bénéficier aujourd'hui sur presque toutes les plateformes. Mettez de côté son manque d'enrobage : Vampire Survivors c'est le jeu à l'état brut, allégé de tout ce qui peut l'alourdir, avec comme seul objectif de vous faire monter en adrénaline. Encore ! Vous en voudrez encore, comme une soif intarissable de démons à pulvériser de manière de plus en plus explosive.

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